Tout finit

Encore un jour se passe un peu plus lentement,
Le quotidien s'enfonce avec l'age et le temps.
Des idéaux se forment et crèvent presque aussitôt.
Le jours se lève là et l'on baisse le rideau.

La jeunesse se lasse sous la peau qui se tire.
Un doux bruit d'insolence qui tous les soirs expire.
Je respire et j'inspire cette douce indolence
du soir sur mes rides qui s'étirent et s'élancent.

Je me gave de bruit, de débauche, d'insomnie,
l'alcool, la clope et les drogues sont mes amis
Et puis demain je nie, j'oublie, je m'assagit
je dit, je clame, enfin je crois et puis je gît.

La nuit, la nuit se fait bien tôt ou bien tard,
dans l'esprit qui s'embrume du mourrant, du fetard.
Tout, tout finit et alors je croque la pomme.
Tout, tout finit et alors je récite les psaumes.

Et je me laisse glisser, pauvre âme en perdition,
vers les rêves, les projets et quelques addictions.
L'alcool dissous mon ame, la religion l'absout.
Dieu que le monde est beau quand on est un peu saoul!

Et l'on revient au mythe toujours par désespoir
Ce besoin insassiable et naif qu'est de croire
Un jour inévitable, tout nous mène en ce sens.
A la quête illusoire de l'improbable essence.

Et tant que je suis ivre, laissez moi dériver.
Il n'y a que cet état pour me faire rêver.
Et ne me dites pas si je me trompe de route.
Ne me faites pas voir ce dont moi je me doute.

Laissez-là ruisseler, s'écouler sur les bords
et laisser quelque traces de sillons sur mon corps
Laissez-là s'abreuver et faner au soleil
La jeunesse qui passe, me voila déjà vieille.